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Le pont du Gars
6 octobre 2017

L'islam français

La réalité de l’islam français, avant d’être institutionnelle, est d’abord locale et quotidienne. C’est un islam parcellaire, fragmenté et éclaté, mais en voie d’intégration et de structuration au niveau local qui se dessine. L’arrivée du salafisme et sa visibilité attestent, paradoxalement, de la relative bonne intégration de l’islam dans le paysage national. Parce qu’il se fond dans le quotidien, l’islam des collectivités est difficile à appréhender : il offre peu de de traits saillants à analyser et s’avère être, par conséquent, un objet peu étudié ; seuls les mouvements radicaux et minoritaires sont visibles. L’émergence rapide du salafisme montre également, ainsi que le notait déjà en 2005 Samir Amghar, que la France est devenue un maillon de la globalisation du religieux musulman, et constitue une plaque tournante pour de nombreux flux transnationaux islamiques. Dans un tel contexte, comment concevoir le contrôle de l’État, qu’il soit français ou qu’il s’agisse de l’État d’origine ? La transnationalisation provoque une transformation des relations entre l’islam et l’État, en de nouvelles formes d’autonomie et de concurrence. La transnationalisation et la déterritorialisation des mouvements islamiques donnent le primat aux leaders religieux et aux chefs charismatiques, comme nous l’avons vu avec les théologiens salafistes. Ce mouvement de transnationalisation et de déterritorialisation s’est considérablement renforcé avec la démocratisation de l’accès à internet et l’apparition des réseaux sociaux. Cette évolution de l’islam français rend ainsi d’autant plus difficile, et d’autant plus urgent, le travail de structuration de l’islam en France à la fois par les musulmans de France et par la puissance publique.

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